La Cour suprême d’Israël statue en faveur de la reconnaissance des conversions prononcées par les Baté Din des communautés libérales et conservatrices en Israël
Le Mouvement libéral israélien salue la décision de la Cour suprême de reconnaître les conversions libérales et conservatrices effectuées en Israël dans le cadre de la Loi du retour
Dans une décision de la Cour suprême rendue lundi 1er Mars 2021, la Cour suprême a décidé de reconnaître les conversions prononcées par les mouvements libéral et conservateur, effectuées en Israël sur la base de la loi du retour. Les convertis recevront un statut de oléh (immigrant) et la citoyenneté israélienne. La décision a été prise par un vote de huit juges contre un.
Il s’agit d’une victoire majeure pour le mouvement libéral israélien après 15 ans de bataille et 10 pétitions. Le juge Esther Hayut, juge en chef de la Cour suprême a déclaré que: le but de la loi du retour est d’encourager tout Juif – qu’il soit né juif ou ait choisi de faire partie du peuple juif par conversion – à faire Aliya (immigrer ) vers Israël.
Cela signifie que la Cour suprême d’Israël reconnaît les conversions opérées et certifiées par les mouvements libéral et conservateur en Israël sur la base de la loi du retour. Ces convertis recevront la citoyenneté israélienne alors qu’il ne pouvait pas en être ainsi jusqu’à présent. Pour Anat Hoffman, directeur exécutif du Centre d’action religieuse d’Israël (IRAC): La Cour suprême s’est montrée solidaire de ces hommes et femmes qui ont choisi d’être juifs, et a de nouveau statué que l’État d’Israël est une patrie pour tous les juifs, et que le monopole ultra-orthodoxe peut ne pas contrôler la conversion en Israël.
Le Mouvement libéral israélien considère la conversion comme un acte national et religieux fondamental. Nous saluons la décision de la Cour suprême. Cette décision protège non seulement les droits de ceux qui choisissent véritablement de rejoindre le peuple juif, mais aussi le statut constitutionnel de la loi du retour et les valeurs fondamentales de l’État d’Israël en tant que patrie pour tout le peuple juif.
La décision d’aujourd’hui est la dernière étape de notre lutte au nom de dizaines de convertis qui attendent depuis plus de 15 ans que l’État d’Israël reconnaisse leur judaïsme.
Cette décision ne change pas le statu quo d’Israël sur les questions de religion et d’État, mais place la conversion hors du contrôle du Rabbinat orthodoxe. Les tentatives de changer le statu quo sont venues du Grand rabbinat d’Israël et de ses représentants à la Knesset qui ont rédigé et tentent de faire adopter une nouvelle loi – «La loi de conversion». Cette loi, si elle est adoptée, génèrerai une politique d’immigration raciste, des listes noires, une intrusion dans la vie privée des gens et un système de valeurs qui n’est pas celui de la plupart des citoyens israéliens.
La procrastination à rendre une décision de la part du système judiciaire israélien a mis en évidence le fossé grandissant entre les Juifs israéliens et ceux de la diaspora. Les dirigeants des organisations libérales et conservatrices ont toujours été ouverts à la négociation et au compromis, tandis que l’État d’Israël continue de rejeter le mouvement libéral. Ce traitement a été perçu par la diaspora juive: des intérêts politiques étroits ont conduit le gouvernement israélien à empêcher la prière égalitaire au Mur occidental et à institutionnaliser la discrimination contre les synagogues libérales et conservatrices en Israël. Cette décision donne une chance de réduire cette fracture.
La conversion au sein du Mouvement du judaïsme libéral en Israël
Le Mouvement libéral israélien a mis en place un Beit Din (tribunal rabbinique) égalitaire et ouvert pour la conversion. Pour empêcher l’utilisation abusive de la conversion afin d’obtenir une résidence légale en Israël, le Mouvement libéral ne convertit pas les touristes, les travailleurs migrants, les résidents illégaux ou ceux qui n’ont pas de statut légal en Israël.
Le Mouvement libéral israélien demande que les convertis suivent une année d’étude intensive avant de se présenter devant le Beit Din. Les convertis s’engagent à adopter un mode de vie juif, à se faire circoncire (les hommes) et à s’immerger dans le mikvé. Les mouvements libéral et conservateur procèdent à la conversion d’environ 300 personnes chaque année.
Pour Anat Hoffman, directeur exécutif de l’IRAC: C’est une victoire historique et un motif de célébration. Le peuple juif a gagné et inclut maintenant un certain nombre de convertis engagés dans son nombre. La Cour suprême s’est montrée solidaire des hommes et des femmes qui ont choisi d’être juifs et a de nouveau statué que l’État d’Israël est une patrie pour tous les juifs et que le monopole ultra-orthodoxe ne peut pas contrôler la conversion. Nous sommes pleins d’espoir que cette décision mettra fin aux luttes de pouvoir sur ce que signifie être juif et promettra la liberté et l’égalité dans le processus de conversion, qui respecte la Déclaration d’indépendance et les valeurs d’Israël.